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1. Le bal de minuit
♦ Episode 1 : « Partir sans laisser de traces... »
♦ Episode 2 : « Bienvenue à Forgotten Hollow ! »
♦ Episode 3 : « Premiers contacts »
♦ Episode 4 : « Rencontre insolite »
♦ Episode 5 : « Une amie merveilleuse ! »
♦ Episode 6 : « La convocation » +16 (NSFW)
♦ Episode 7 : « Une journée particulière »
♦ Episode 8 : « Invitation en main propre... »
♦ Episode 9 : « Sortie en ville »
♦ Episode 10 : « Que le bal commence ! »
♦ Episode 11 : « We suck young blood »
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Par Parthenia le 21 Mai 2020 à 19:49
ne poignée de graviers jetée contre les carreaux de sa chambre attira Ophélie à la fenêtre. C'était Johnny qui lui faisait signe de le laisser entrer. Ophélie, en dépit de l'heure tardive, s'empressa d'ouvrir la porte-fenêtre, en priant pour que sa tante soit déjà couchée. Une fois que l'adolescent eut enjambé le grillage puis la balustrade et qu'il fut nez-à-nez avec elle, la jeune fille étouffa un cri de stupeur.
« Mon Dieu, Johnny ! Qui t'a frappé avec autant de sauvagerie ?
— Qui d'autre à part cet animal de Tank ? »Depuis quelques mois, Johnny était la cible des agressions répétées du fils aîné du Général Troufion, qui ne perdait aucune occasion de le provoquer, voire de le rosser sévèrement dès que Johnny se retrouvait seul en sa présence. Il l'accusait d'être un « putain d'alien » et avait tenté de mettre Ophélie en garde, mais celle-ci, qui connaissait le secret de son petit-ami, avait fait semblant de prendre le fils Troufion pour un illuminé. Ce qui n'avait pas arrangé le ressentiment de la jeune brute à l'égard de Johnny. Mais plus que tout, Ophélie avait refusé de croire les autres accusations que Tank avait proférées à l'égard des aliens : qu'ils enlevaient des humains mâles pour faire sur eux des expériences dont certains revenaient « enceints ». Qui aurait pu croire une fable aussi grotesque ? Elle connaissait son petit-ami qui était un être doux et pacifique, incapable de commettre des actes aussi terribles !
« Je vais partir, Ophélie ! »
La voix de Johnny la ramena brutalement à la réalité présente.
« Quoi ?
— Je vais partir...
— Mais... tu ne peux pas ! Nous devons passer le bac dans quelques semaines !
— Justement ! Tank va bientôt être en pleine révision, il sera obligé de relâcher sa surveillance sur moi... Je ne retrouverai pas de meilleure occasion !
— N'y-a-t-il pas de solution... moins radicale ?
— J'ai bien peur que non. Tu sais bien que mon déguisement humain m'affaiblit ! Si je me défends avec mes armes ou mes pouvoirs, il saura qu'il a deviné juste pour moi. Je ne peux pas prendre le risque de mettre ma famille en danger ! Son père est encore plus taré que lui, obsédé par la mission qu'il s'est confié d'éradiquer toute présence alien sur le sol zarbvillois... même si personne en haut lieu ne veut croire en notre existence ! Je sens que les Troufion se rapprochent de leur but , c'est pourquoi je dois partir sans délai! »Le père de Johnny, un alien déguisé en humain, s'était marié vingt auparavant avec une terrienne, Jenny Lalouche, qui lui avait donné deux enfants, Johnny puis Jill Smith, une petite fille à l'apparence parfaitement humaine. Seul Johnny avait hérité des gênes extraterrestres de son père, qu'il camouflait soigneusement sous une peau humaine.
« Je vais chercher de quoi te soigner, déclara fermement Ophélie, puis nous parlerons de ton plan ! »
Profitant de l'absence de sa petite-amie, Johnny, le corps perclus de douleur, s'avança précautionneusement vers la psyché pour admirer l’œuvre de Tank. Il grimaça devant l'ampleur des dégâts.
« Il ne m'a pas loupé, cet enfant de salaud ! »
Son œil droit arborait déjà un magnifique coquard, le sang qui ornait son nez et la commissure de ses lèvres n'avaient pas encore coagulé et la douleur qu'il ressentait à chaque inspiration laissait présager une côte froissée. Seule l'intervention de Ripp, le frère cadet de Tank, lui avait permis de s'en tirer à bon compte.
Enfin, Ophélie fut de retour avec la trousse des premiers soins.Aïe aïe aïe ! Ouille ! Aïe...
Johnny s'efforçait de souffrir en silence mais il peinait à réprimer ses tressaillements dès que le coton-tige, manié pourtant délicatement par Ophélie, tamponnait ses plaies.
« Voilà, c'est fini, mon chéri, le rassura la jeune fille avec une tendresse infinie. Tu n'as pas trop souffert ? »
Johnny lui offrit un pauvre sourire.
« Ferme les volets et la porte de ta chambre à clé », la pria-t-il, le souffle un peu court.
Dès qu'Ophélie lui eut obéi, Johnny se métamorphosa lentement sous ses yeux pour reprendre son apparence originelle. Ophélie se laissa tomber à ses pieds, empauma le visage alien qu'elle contempla amoureusement. Elle avait toujours été fascinée par les traits aliens de Johnny, la couleur verte de sa peau, ses oreilles si joliment pointues, ses billes d'obsidienne à l'éclat bleuté. Tout en lui lui plaisait. Elle regrettait qu'il doive continuellement se cacher sous ses oripeaux humains. A cet instant, elle aurait aimé se blottir contre lui, l'embrasser jusqu'à perdre haleine mais pas un endroit de son corps n'avait été épargné par les coups de Tank. Aussi, se contenta-t-elle de serrer doucement les mains vertes entre les siennes.
« Et maintenant, raconte-moi ton plan !
— J'y pense depuis plusieurs semaines déjà, et après avoir fait quelques recherches je suis tombé sur un endroit si isolé, si oublié du monde, que les Troufion ne penseront pas m'y chercher !
— Comment l'as-tu trouvé ?
— Je suis tombé sur une offre d'emploi ne requérant aucune qualification ni aucun diplôme mais offrant le gîte et le couvert. Le salaire, bien sûr, n'est guère mirobolant, mais me permettra de faire quelques économies tout en me laissant le temps de me retourner !
— Et où se situe cet endroit providentiel, demanda Ophélie, suspicieuse.
— Forgotten Hollow... »
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